Rencontres européennes 2016
Les Rencontres européennes 2016 sur les compétences, pratiques et métiers du genre et de l’égalité ont eu lieu les 2 et 3 juin à la Maison internationale des langues et des cultures à Lyon.
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Les Rencontres européennes constituent l’événement de la semaine intensive puisqu’il s’agit de « tables rondes » organisées sur des thématiques liées au projet PASSAGE en présence du public.
L’enjeu est à la fois de présenter au public les résultats de la recherche scientifique relative à la question de la professionnalisation du genre et de l’égalité femmes–hommes dans des pays européens (notamment en Belgique, Espagne, Finlande, France, Roumanie, Royaume-Uni, Suède) et de faire discuter ensemble des professionnel.le.s travaillant dans le domaine de l’égalité et des universitaires de différents pays européens menant des recherches sur le genre ou l’égalité. Ces tables rondes donnent aussi lieu à des débats entre les personnes invitées et le public.
En 2016 elles concernaient trois thématiques :
- Compétences, pratiques et métiers du genre et de l’égalité dans le domaine des politiques publiques
- Compétences, pratiques et métiers du genre et de l’égalité dans le domaine du travail
- Compétences, pratiques et métiers du genre et de l’égalité dans le domaine de l’enseignement supérieur et la recherche
1. Compétences, pratiques et métiers du genre et de l’égalité dans le domaine des politiques publiques ».
L’interrogation portait sur : Quels métiers du genre et de l’égalité sont-ils issus de la mise en place de politiques publiques d’égalité femmes – hommes ?
Nathalie Dompnier, Présidente de l’Université Lumière Lyon 2, a accepté d’ouvrir ces journées européennes.
La table ronde se compose de Claire Durand-Morel, conseillère municipale déléguée à la Parité, Mairie de Bron, de Ionela Baluta, professeure à l’université de Bucarest et de Corinne Rostaing, responsable du projet européen PASSAGE.
Deux intervenantes, Mireia Mata i Solsona, Directrice Générale d’Egalité du département Travail, affaires sociales et famille, de la Generalitat de la Catalogne et Gratia Pungu, Responsable du genre et de la diversité dans la fonction publique régionale de Bruxelles n’ont pu venir jusqu’à Lyon à cause des grèves de train en Belgique et en France.
Les échanges ont souligné le développement de la professionnalisation des métiers du genre et de l’égalité dans le domaine des politiques publiques, notamment sous l’impulsion de l’Union Européenne.
En France, des postes de chargé.e.s de mission à l’égalité femmes- hommes ont été créés dans les collectivités locales comme au niveau national.
En Roumanie, grâce au combat des organisations féministes, ont été créé deux fonctions, celle d’expert à l’égalité des chances (diplôme universitaire) et de technicien à l’égalité des chances (niveau requis : baccalauréat).
Mais la création de ces postes ne suffit pas à la mise en place des politiques publiques, par exemple en Roumanie le vote d’une loi sur l’égalité des chances adoptée en 2002 ou en France de la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Dans tous les pays est déploré le manque de moyens mais aussi le manque de volonté politique.
Claire Durand-Morel a ainsi souligné les multiples mesures votées suite à la loi sur la parité en politique en 2000 jusqu’à la loi de 2014 mais aussi le manque de moyens pour leur mise en œuvre. Elle mentionne « l’indifférence, la nonchalance » des politiques sur la question de l’égalité.
Ionela Baluta considère que les politiques d’égalité sont davantage un affichage en Roumanie qu’une réelle mise en œuvre. Ionela Baluta souligne ainsi la création de deux commissions parlementaires de l’égalité des chances, une au Sénat et une à l’Assemblée Nationale, qui sont « masculines à 100 % ». La création d’une Agence nationale de l’égalité a été réduite, pendant la crise économique, à une simple direction au sein du Ministère du travail. La loi, qui prévoyait la création d’agences locales, n’a jamais été appliquée. La difficulté principale est liée au manque de ressources humaines et de personnes formées en genre. La plupart des personnes occupant des postes de direction n’avaient même aucune sensibilité aux questions de genre.
2. « Compétences, pratiques et métiers du genre et de l’égalité dans le domaine du travail »: la table ronde a porté sur le monde de l’entreprise, avec comme interrogation : En quoi des compétences sont-elles genrées au sein du monde du travail ?
Thérèse Rabatel, Adjointe déléguée à l’Egalité femmes-hommes et aux handicapés à la Mairie de Lyon, a ouvert la séance.
La table ronde était composée deFrançoise Benedetti, chargée des partenariats au sein du Groupe Randstad France, d’Estelle Bonnet, sociologue du travail et des questions d’égalité et de Pilar Carrasquer, professeure à l’université de Barcelone, spécialiste du travail.
Etant donné les difficultés de grève dans les transports, une de nos invitées, Aida Rodriguez, Responsable de la FEPAIO, Fédération des Associations Professionnelles des Agents pour l’Egalité d’Opportunités, n’a pas venir à Lyon.
3. « Compétences, pratiques et métiers du genre et de l’égalité dans le domaine de l’enseignement supérieur »: la table ronde a posé la question suivante : Quelles pratiques de promotion du genre et de l’égalité dans l’enseignement supérieur ?
Bruno Milly, directeur du laboratoire de recherche, le Centre Max Weber, a ouvert la séance.
La Table ronde s’est composée d’Alisa Del Re, Professeure à l’université de Padoue, membre du CIRSG Centro interdipartimentale di ricerca, de Soline Blanchard, représentant l’association CLASCHES (en skype) et de Yannick Chevalier, vice-président chargé de l’égalité et de la vie citoyenne à l’université Lyon 2. Agnès Netter, Cheffe du département des stratégies de ressources humaines, de la parité et de la lutte contre les discriminations au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, n’ayant pas pu se rendre jusqu’à Lyon étant donné les grèves dans les transports, a transmis un texte.